La relation candidat-recruteur : un vaste malentendu?

entretien

J’ai toujours cru que la recherche d’emploi était la recherche d’une entreprise où nos compétences et nos talents seront utiles et reconnus. J’ai aussi toujours cru qu’une entrevue était une occasion de présenter ses services, d’évaluer une entreprise, et de valider si tout concorde des deux côtés. Je prépare mes clients à évaluer les besoins des entreprises, à offrir leurs services et à préparer une bonne stratégie de marketing.
Mais je me rends compte que pour beaucoup de gens, et cela depuis longtemps, la recherche d’emploi est une activité pénible, souvent humiliante. Le recruteur a le dernier mot, nous dira-t-on; si on ne lui plaît pas, cela n’ira pas plus loin.

Cette vision de la recherche d’emploi comme une relation de dominant et dominé est-elle due à une lutte de pouvoir de la part des recruteurs? A une crainte de se tromper? A l’image négative que notre société projette et renvoie aux chercheurs d’emploi? « Il me faut me vendre », dira l’un. « Il ne faut pas que je me fasse avoir », dira l’autre, c’est ma crédibilité qui en prendrait un coup. Ou est-ce tout simplement un immense malentendu entre les recruteurs et les chercheurs d’emploi ?

Lorsque nous en arrivions à la préparation aux entrevues, certains de mes clients me disent : « Il ne faut pas que je pose trop de questions, l’employeur va penser que je suis trop exigeant ». De l’autre côté, une directrice ressources humaines se plaint : « Les candidats ne posent pas de questions, ils sont là à attendre comme s’ils dépendaient de nous, alors que c’est nous qui avons besoins d’eux! »

Voilà un exemple de malentendus, il y en a bien d’autres.

J’aimerais avoir votre avis : comme candidat – chercheur d’emploi (pourrait-on changer de termes et parler de personne offrant des services?), comment voyez-vous le recruteur ?

Et vous, comme recruteur, (qui peut un jour se retrouver chercheur d’emploi) comment voyez-vous les candidats?

Si des deux côtés on peut prendre un temps d’arrêt et changer sa perception de l’autre, cela sera sans doute beaucoup plus de facile pour les recruteurs de trouver les bonnes personnes et pour les candidats de trouver la bonne entreprise, il y aura moins de stress, on pourra éviter les mensonges, faciliter les communications et réduire ainsi les problèmes de pénurie de main-d’oeuvre.

Qu’en pensez-vous?

http://www.accent-carriere.com

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A propos Madeleine Fortier, Accent Carrière

Coach et formatrice en carrière, talents et diversité, 514 346-8926 www.accent-carrière.com Notre mission : accompagner les personnes dans leur positionnement professionnel pour trouver ou retrouver un emploi à leur image ; aider les gestionnaires en entreprise à attirer et fidéliser leurs employés par la reconnaissance et le développement des talents ainsi que par le maintien de la santé psychologique.
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5 commentaires pour La relation candidat-recruteur : un vaste malentendu?

  1. rené dit :

    Madeleine Vous avez vu juste,au niveau de la relation peu de recruteur se soucient des candidats pour eux nous sommes un produit . Si nous les candidats avions à choisir un recruteur. seulement un petit nombre pourrait satisfaire les critères de professionnalisme

  2. René,

    Lorsque je parle de recruteur, je veux dire aussi ceux qui s’occupent du recrutement à l’intérieur même des entreprises; je ne veux pas charger qui que ce soit. Ne sommes-nous pas tous un peu responsables de cet état de fait? Si le candidat – chercheur d’emploi se voyait plutôt comme quelqu’un qui offre des services; si le recruteur change également sa vision face à cette relation et si finalement les rencontres deviennent de véritables échanges ….n’aurions-nous pas apporté un énorme changement?

    • Marilou dit :

      Malheureusement, ce sont les mauvaises expériences qui font en sorte que les gens généralisent au niveau de la perception de l’autre. La recherche est d’autant plus pénible au fur et a mesure que s’accumulent les entrevues qui n’aboutissent pas. Certains domaines sont d’autant plus difficiles sur le moral puisque la demande est insuffisante à l’offre. Sans compter que dans certaines situations, on pourrait croire qu’un poste affiché est déjà comblé mais est affiché tout simplement parce qu’il est obligé de l’être. Il faut être fait solide pour retomber sur ses pattes et persévérant pour percer sur le marché du travail. Il y a ceux qui persévèrent sont prêt à plusieurs sacrifices pour y arriver et ceux qui changent de domaine. Trop souvent nous avons tendance à considérer une entrevue qui n’a pas de suite par un échec. Voyons plutôt cela comme une expérience de plus, Les plus persévérant finiront par trouver chaussure à leurs pieds. Je crois qu’il faut retenir ceci lors d’une entrevue. Nous sommes tous humains. À partir du moment où nous commençons à juger une personne nous oublions l’humain qui est derrière.

  3. Marie-Hélène Séguin dit :

    Moi, dans le cadre de mon travail de coach de carrière mais avec des nouveaux-arrivants qui se découragent facilement et ont tendance à tomber dans l’emploi alimentaire trop vite, j’insiste beaucoup sur le point « offrir ses services » et « trouver une entreprise qui a besoin de mes compétences mais aussi de l’humain que je suis ». Donc, en cas d’entrevue où la candidature est non retenue, c’est moins décourageant. De plus, j’insiste toujours sur le fait que s’ils ne t’ont pas retenu comme candidat, c’est peut-être que tu n’aurais pas aimé cet endroit… Pour ce qui est du recrutement interne, c’est définitivement quelque chose où il ne faut pas oublier l’humain derrière le candidat car au lendemain du refus du poste, cette personne sera toujours à l’emploi de la compagnie mais de l’autre côté, il ne faut pas oublier qu’un refus de promotion n’est pas un désavoeu de nos compétences.

  4. Ayant vécu des situations de recruteur et de recruté, je voudrais essayer de faire la part des choses.
    Le malentendu quand et s’il existe n’est pas dû au groupe de recruteurs, du moins à mon avis et suite aux expériences vécues. Il y a aussi le futur ou la future gestionnaire du candidat qui sera choisi, il y a les politiques et la culture d’entreprise, il y a le message et ses interprétations parfois (pour ne pas dire assez souvent), il y a des dizaines de paramètres qui pourraient biaiser le message entre les deux personnes qui se retrouvent face à face avec le même descriptif de poste. Que de fois je me suis fait demander quel était mon objectif de carrière alors que ce dernier était clairement identifié!
    C’est un rendez-vous humain qui se construit sur des bases qui se veulent rigoureuses, procédurales souvent concilier l’humain et le système requiert une vaste expérience du groupe de recrutement.
    Pour des seniors – comme moi – l’écart d’âge peut être un départ des plus gratifiants mais aussi tout le contraire… Parler le même langage …!
    On ne peut pas – à mon avis – rencontrer plusieurs candidats de la même manière! Que nous le voulions ou pas, le non-verbal, le gestuel sont des signes de rapport de force ou de faiblesse.
    Je suivais (coachais) quelques recruteuses juniors et notais que celles qui avaient eu l’idée de se documenter sur le profil autrement que de pointer une liste de points à valider, avaient une meilleure entrevue de loin plus significative que l’application pure et simple de la recette.
    J’aurais toujours imaginé que dans ces formations il y ait une place pour « les entrevues ethnographiques » ou du moins des notions…!

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